Lettre à mes anciens collègues
Le temps se passe vite - Ma vie après mon retour (nur auf Französisch!)
Salut tout le monde !
La moitié d’une année est déjà passée depuis mon retour en Allemagne et beaucoup de choses ont changé dans ma vie. Dans ma liste des choses à faire, "écrire à la MPT" se trouve en première ligne depuis plusieurs mois maintenant. Pour commencer, il m'a été très dur de revenir dans les structures de mon pays, retrouver cette langue et ces gens. J'ai réalisé encore une fois que le travail compte plus qu'autres choses en Allemagne. On travaille tout simplement trop et c'est dangereux pour toute notre société. Vous êtes un bon exemple, vous les français !
Au début, j'ai pensé tout le temps à la France et au temps que j'y avais passé. Le plus dur a été de dire au revoir à mes colocataires, mais heureusement on reste encore en contact. Revenir à la langue allemande aussi a été extrêmement compliqué mais après quelques temps je me suis réhabituée à cet environnement. C'est plus facile pour faire des études mais l'idée de rester ici toute ma vie est vraiment triste. Je pense encore à la MPT, à mes expériences, à vous, aux ALF et des apprenants venant de différents pays. Je pense aussi au climat : s'il pleut une fois entre deux semaines sans pluie, ça me rappelle la Bretagne et je suis bien heureuse de ne pas être dans cette région en hiver. Nous avons eu de la neige il y a quelques jours. J'ai placé des photos de mes voyages en France dans ma chambre qui me rappellent tous les jours de bons souvenirs. Vous êtes toujours dans ma tête, toujours dans mon cœur.
Pendant l'été, j'ai fait un stage à Heidelberg (c'est aussi au sud de l'Allemagne) dans un centre de pédagogie du théâtre où j'ai aidé aux trois grands projets : avec 200 habitants d'une petite ville, nous avons monté et joué sur scène une pièce de théâtre pendant deux semaines. Ensuite, nous avons fait un programme de vacances de deux semaines avec des ateliers de théâtre pour enfants, et puis nous avons répété une comédie musicale avec 280 enfants d'une école primaire pendant une semaine. Ces expériences m'ont donné beaucoup de perspectives professionnelles et une forte envie travailler dans ce domaine.
Que fais-je maintenant ? Où suis-je ?
Comme je vous l'avais dit, j'ai passé l'examen pour entrer dans mon université préférée et étudier la pédagogie du théâtre en juillet. Cet examen était une belle journée avec des exercices variés, des gens super motivés, et moi au milieu d'eux, super motivée aussi. Déjà pendant le retour en train, je ne pouvais rien faire d'autre que de laisser mes larmes me monter aux yeux car je savais qu'il était très improbable que je sois prise, mais j'ai dû attendre les deux semaines suivantes pour avoir leur réponse. Finalement, ils ne m'ont pas prise. Quand j'ai reçu la nouvelle, je participais à un échange de jeunes autour du théâtre à Berlin que j'ai interrompu. Je suis allée m'installer chez mon frère qui vit près de Berlin pour profiter des trois derniers jours qui me restaient pour poser ma candidature dans d'autres universités. J'ai fait beaucoup de recherches et envoyé beaucoup de candidatures et au final, j'ai reçu 9 admissions. Une université voulait me faire un entretien d’embauche. Pour y aller j’ai dû voyager pendant 6h vers le sud, à Ludwigsbourg, près de Stuttgart. C’est là où je fais mes études maintenant, dans l’éducation de la culture et des médias. Je me suis spécialisée dans le théâtre et la musique et mon bachelor intègre aussi la pédagogie du théâtre. A Stuttgart, il y a même plus de théâtres qu’à Berlin et du coup, il m’arrive d’aller parfois trois fois par semaine au théâtre (c’est vraiment une chance extraordinaire pour moi). Dans ma ville aussi, il y a plein d’offres culturelles. Au début du semestre, j’ai créé avec deux autres étudiants un groupe de théâtre d’improvisation dans mon université. Maintenant, nous sommes un groupe de 20 étudiants et j’anime le cours en alternance avec un pédagogue du théâtre. C’est super intéressant d’improviser dans ma langue maternelle après l’avoir fait en français. J’ai découvert la scène du théâtre d’improvisation franchement grande dans la région. Il existe beaucoup de groupes et des shows d’où je prends mon inspiration après mes premières expériences au Ty Catch Impro.
Mes études sont très intéressantes, nous apprenons bien sûr les bases de la culture et des médias mais nous faisons souvent des excursions dans les institutions socioculturelles. Seulement, après avoir vu la MPT de Penhars, rien ne peut m’impressionner. Les études sont encore très théoriques, nous apprenons par exemple comment travailler avec des personnes âgées, parfois en situation de démence ou des jeunes. Le travail scientifique est encore difficile pour moi, en particulier après mon année de pause mais au deuxième semestre, nous commencerons avec des ateliers de théâtre, de chant etc… Dans mon premier mémoire, je vais traiter de la contribution des échanges internationaux de jeunes à l’éducation culturelle.
Finalement, je suis vraiment contente d’être ici et pas dans le nord (où je voulais entrer à l’université) : tout d’abord je me suis rapprochée de la France, Strasbourg est seulement à deux heures de train ! J’aime la vie étudiante et les gens autour de moi. Mes camarades d’études sont devenus mes nouveaux amis. Dès mon arrivée, j’ai trouvé la vie sociale qui me manquait un peu à Quimper, isolée avec des vieux… Oui, je vis toute seule et j’adore le sentiment d’être indépendante et de faire tout ce que je veux, comme faire de la musique ou improviser des textes. J’étais un peu surprise de moi-même mais je me suis acheté un nouvel instrument cet été : un Handan (deux coupes en métal l’une sur l’autre. Cela ressemble à un tambour mais avec des sons différents). C’est un instrument parfait pour l’improvisation. J’en ai déjà joué à l’occasion d’une scène ouverte et présenté quelques textes sur des scènes qui se déroulent régulièrement.
Dans mon appartement, j’ai installé une cuisine zéro-déchets, ce qui signifie que j’achète mes produits alimentaires dans un supermarché en vrac et au marché en apportant mes propres contenants. En plus, j’ai trouvé un petit boulot dans un atelier multimédias qui me rappelle un peu le Local Musik. Je peux faire également d’une pierre deux coups en montrant aux étudiants comment faire des vidéos, des dessins animés et des enregistrements audios, j’apprends beaucoup et en même temps je gagne de l’argent.
Que ma vie est belle ! En même temps, il reste une chose qui me déplaît : le cadre interculturel et international, les langues étrangères manquent dans mon quotidien. Bien sûr, je parle parfois anglais ou français, mais de moins en moins. A mon arrivée, je me suis inscrite à un cours d’espagnol pour continuer avec l’apprentissage des langues, mais j’ai très vite réalisé que c’est le français que je veux approfondir. J’ai peur de perdre mon niveau dans cette langue. Ça prend toujours un certain temps de penser à nouveau dans une autre langue. Pour ne pas être trop déprimée, je me rappelle que je peux toujours visiter la France et faire des projets internationaux pendant mes vacances. Par exemple, je vais travailler comme animatrice linguistique dans un échange scolaire entre un collège français et une école allemande près de Grenoble en février. Je veux aussi faire un stage de deux mois en France prévu dans mes études.
Et vous ? Comment allez-vous ? Avez-vous beaucoup de travail ? Est-ce que quelque chose de grave est arrivé ? Quelles sont vos activités les plus originales cette année ? J’ai entendu qu’une autre voiture a été brûlée. Comment prenez-vous cette nouvelle ?
Je vous souhaite une bonne fin d’année pleine de joie entre les habitants du quartier !
Bises à toute la MPT !